Commerce du bois et colonisation
Le sol sablonneux de Wasaga n’offrait rien pour attirer les cultivateurs. Vers les années 1820, les premiers signes de colonisation firent leur apparition lorsque John Goessman arpenta le canton de Flos. En 1826, les terres se vendaient quatre shillings l’acre et vers les années 1830, il avait officiellement arpenté la majorité de la région.
Bien qu’elle ne soit pas favorable à l’agriculture, la région de Wasaga comptait une abondance d’arbres. À la fin des années 1830 et pour le reste du siècle, l’industrie du bois allait jouer un rôle important dans le développement de la région. La rivière Nottawasaga représentait un chemin naturel pour le transport des billes jusqu’aux scieries. Il y avait de nombreuses usines le long de la rivière et des usines plus importantes de l’autre côté de la baie, à Collingwood.
Avec l’essor de l’industrie, plusieurs propositions furent faites pour la construction d’un chemin de fer ou d’un canal se terminant à l’embouchure de la rivière Nottawasaga. Le canal proposé se serait rendu du lac Ontario au lac Huron, suivant la rivière Nottawasaga sur une grande partie de son trajet. Bien que l’arpentage du canal fût effectué à plusieurs reprises, ce plan s’avéra trop dispendieux et le canal ne fut jamais construit. La proposition d’une voie ferrée reliant York (Toronto) à la baie Georgienne manquait de fonds et en raison de l’incertitude du climat politique, cette idée fut repoussée à plus tard. En 1844, le plan fut repris et la construction commença en 1851 avec un premier tronçon qui se rendrait à Barrie. En 1852, divers trajets vers la baie Georgienne firent l’objet de levés dont deux se terminaient à l’embouchure de la Nottawasaga.
Des plans furent élaborés pour l’établissement d’un village nommé Hythe à l’embouchure de la rivière, car le district se préparait au développement avec l’arrivée du train. L’établissement d’un port commercial à l’embouchure de la Nottawasaga était viable, car les goélettes, remorqueurs et bateaux à vapeur de l’époque pouvaient facilement remonter le bas de la rivière. Toutefois, un événement malheureux se produisit en 1852 qui allait influencer l’avenir de Wasaga Beach.
Une grosse goélette de Buffalo ancrée au large où l’on prévoyait la charger de grain fut prise dans une tempête. Le navire condamné ne pouvait pas entrer dans la rivière Nottawasaga parce qu’il n’aurait pas pu en ressortir une fois chargé. Par conséquent, pris dans la baie peu profonde et dégagée, le vaisseau vide s’échoua. Les vagues battant le navire le rompirent et la goélette fut détruite. Ce naufrage souligna les lacunes de l’utilisation de la rivière Nottawasaga comme port et les autorités décidèrent d’arrêter le chemin de fer à plusieurs kilomètres à l’ouest, à l’emplacement actuel de Collingwood. Pour cette raison, Wasaga Beach demeura une région de coupe du bois et de pêche à petite échelle pour des décennies.
Enfin, en 1869, un homme nommé John Van Vlack acheta 69 acres de terrain près de la rivière Nottawasaga et devint éventuellement l’un des premiers résidents permanents de la région. Cela ouvrit la voie à une colonisation plus intensive et la construction d’un village. Lorsqu’il s’établit, Van Vlack fit de la pêche commerciale et fonda une usine de bardeaux, il exploitait aussi un magasin général et devint sous peu le premier maître de poste de la région. Un petit village grandit éventuellement autour de la propriété de Van Vlack habité par des travailleurs d’usine et d’autres colons. À l’approche de 1896, une population de 70 personnes vivait dans la collectivité connue sous le nom de Van Vlack. Deux ans après l’arrivée de Van Vlack, un pont fut construit pour enjamber la rivière et vers le milieu des années 1880, une dame nommée Jane Summerfeldt reconnut le potentiel touristique et ouvrir un hôtel dans le village. À cette époque une grande partie du village était liée aux industries du bois et de la pêche, mais le développement agricole en périphérie de la région de Wasaga avait commencé.
Les premiers agriculteurs cultivaient des navets, de l’avoine, du blé et des pois; les fermiers plus prospèrent possédaient aussi des chevaux et des bœufs. C’est durant cette période que la première utilisation officielle du nom de Wasaga Beach eut lieu. Lors de la division des lots du canton de Sunnidale, un lotissement fut nommé Wasaga Beach, un nom dérivé de Nottawasaga.
Ce nom semble avoir pris du temps à s’établir, car l’Elmvale Chronicle continuait d’appeler cette région « the Beach » durant les années 1890.
À la fin du siècle, l’industrie du bois de coupe perdait le souffle en raison de la récolte de la majorité des gros arbres, mais il restait des ressources suffisantes pour maintenir l’existence d’une scierie à Van Vlack jusqu’en 1914. L’établissement de Wasaga Beach fut progressif et principalement dû aujourd’hui à John Van Vlack, aux bûcherons et employés de la scierie de l’époque et à leurs familles qui travaillèrent avec ardeur pour créer ce qui devint éventuellement notre ville.