Pluvier siffleur

Plover adult and chicks Image Neal Mutiger

Les pluviers siffleurs(Charadrius melodus)sont parmi les espèces en péril au Canada et aux États-Unis. Les pluviers siffleurs du parc provincial Wasaga Beach font partie de la population reproductive des Grands Lacs dans la sous-espèce des prairies. L’arrivée en 2007 du pluvier siffleur en Ontario est importante, car cette espèce n’avait pas nidifié avec succès en Ontario depuis plus de 30 ans.

Historiquement, les pluviers siffleurs étaient abondants le long de la baie Georgienne et dans l’ensemble des Grands Lacs, mais leur population commença à décliner rapidement après la Deuxième guerre mondiale avec l’augmentation de l’utilisation des plages à des fins récréatives. Lorsque le pluvier siffleur fut classé comme espèce en péril par l’US Fish and Wildlife Service en 1986, la population des Grands Lacs avait atteint un nombre record de seulement 16 couples reproducteurs environ.

La mise en place du Programme de rétablissement du pluvier siffleur en raison de leur rang élevé sur la liste des espèces en péril s’est traduite par une augmentation de la population de 16 à 76 couples nicheurs en 2017. Cette augmentation n’aurait pas été possible sans le programme de rétablissement et, dans les années à venir, leur population ne pourra se stabiliser sans les procédures suivantes :

Identification :Le pluvier siffleur est un oiseau de rivage migrateur avec une tête et un dos de la couleur pâle du sable sec avec une poitrine et un ventre blanc et des pattes orange. Ces oiseaux peuvent se camoufler remarquablement bien dans la plage les entourant. Dans son plumage de reproduction, le bec est orange avec le bout noir, il y a une bande noire entre les yeux et une autre bande noire simple traverse la poitrine. Le plumage reproducteur des deux sexes semble similaire. Son sifflement aigu et son habitude de faire son nid sur les plages de sable ou de gravier dégagées caractérisent le pluvier siffleur.

Piping plover nest scrape and eggs

Habitat :En général, le pluvier siffleur fait son nid sur des plages larges qui ont un certain couvert de gravier ou de cailloux, un peu de végétation et une grande distance entre le nid et l’orée de la forêt. Les nids sont situés à des endroits avec un couvert de végétation et à une certaine distance de la forêt de manière à ce que les adultes aient une vue dégagée sur de longues distances. Le comportement de nidification peut être le résultat d’une stratégie d’évitement des prédateurs. La présence de coquillages ou de cailloux peut indiquer une élévation plus grande et un risque moindre d’inondation, donc un lieu plus sûr.

Reproduction :Dans la région des Grands Lacs, les pluviers siffleurs arrivent à leurs sites de reproduction à la fin du mois d’avril et la nidification commence habituellement entre le milieu et la fin du mois de mai. Dans les zones où se trouvent plusieurs pluviers siffleurs, les oiseaux peuvent participer à des interactions territoriales agressives à leur arrivée, incluant la traversée de leur territoire au sol ou en vol. Ces traversées sont parsemées de lissage du plumage du cou pour lui donner un aspect plus sombre et plus large. Ces petits oiseaux font leurs nids dans la partie dégagée de la plage. Les nids sont souvent seulement de petites dépressions dans le sable contenant jusqu’à quatre œufs de couleur sablonneuse. Ils sont vulnérables aux orages, aux prédateurs et à la circulation humaine.

Migration : Il faut environ de 23 à 30 jours pour que les oisillons commencent à voler; après quoi ils sont considérés ayant pris leur premier envol. Bien que cela varie chaque année, les petits demeurent au parc provincial Wasaga Beach approximativement six semaines après leur éclosion en juin. Après leur départ de l’Ontario en août, ils migrent rapidement à leur territoire hivernal dans le golfe du Mexique (principalement en Floride), mais nous avons toutefois reçu des signalements de nos oisillons sur la côte de l’Atlantique. Si les adultes ont réussi à élever des petits, le même couple revient souvent au même site de reproduction (c.-à-d. le parc provincial Wasaga Beach) en avril de l’année suivante.

Juvenile plover (c) Neal Mutiger

Prédateurs :Les pluviers font leurs nids dans des zones dégagées où ils sont parfaitement camouflés sur la plage de sable. Quand les œufs éclosent, la végétation a repoussé assurant ainsi la couverture nécessaire pour cacher les poussins de l’abondance de prédateurs sur la plage. Dans les premières années du programme, on avait découvert que l’absence de végétation avait une corrélation directe avec la prédation de oisillons par des espèces comme les goélands. Les goélands, par exemple, sont attirés à la plage par les gens, car ces oiseaux profitent de ceux qui les nourrissent intentionnellement ou qui laissent de la nourriture à découvert.

Le programme de rétablissement du pluvier siffleur

Piping plover and eggs; Image Neal Mutiger

Avec plus d’un million de personnes visitant le parc provincial Wasaga Beach chaque année, il est vital qu’une zone conforme aux lignes directrices de la province soit établie pour protéger le pluvier siffleur lorsqu’il fait son nid sur la plage. En plus de cette zone, il faut une équipe pour assurer la réussite du rétablissement du pluvier siffleur dans le parc. Cette équipe comprend le Coordonnateur de la gérance de la plage, des bénévoles et le personnel du parc, ainsi que des membres d’Études d’Oiseaux Canada, du Service canadien de la faune et des ministères des Ressources naturelles et des mines, et de l’Environnement, de la conservation et des parcs.

Vous pouvez faire partie de cette équipe en adoptant de bonnes pratiques de gérance des espèces, notamment en jetant les déchets dans des poubelles adéquates, car l’absence d’ordures limite la présence des goélands, qui sont des prédateurs naturels, et en gardant les chiens en laisse et à l’écart des enclos de pluviers siffleurs.

Le contrôle annuel commence dès que les pluviers siffleurs sont aperçus sur notre plage. Le contrôle quotidien commence à ce moment et le personnel et les bénévoles commencent à documenter les activités de recherche de nourriture, d’établissement de territoire et de nidification. Une fois les œufs pondus, une clôture périphérique et des enseignes d’information sont érigées, suivies des exclos de prédateurs et d’information destinée au public.

Clôtures périphériques :Autour de chaque nid, une clôture de 50 mètres est installée provisoirement chaque saison avec des piquets de métal, des cordes et des enseignes. L’emplacement de cette zone varie chaque année en fonction des oiseaux nicheurs. Elle se trouve habituellement dans le secteur de plage 1, près de la promenade, mais elle peut aussi être érigée dans d’autres secteurs de la plage, y compris les secteurs New Wasaga et Allenwood. Cette zone clôturée empêche les gens d’approcher les pluviers siffleurs pendant l’incubation des œufs, la recherche de nourriture et la croissance des oisillons.

Perimeter fencing (c) Jim Beecroft

Exclos de prédateurs : Un exclos de prédateurs en grillage métallique est placé au-dessus des œufs pour les protéger des prédateurs comme les goélands, les corneilles, les renards et même les gens. Les adultes peuvent facilement entrer et sortir des exclos de prédateurs qui n’ont donc aucun effet sur leur comportement ou leur capacité de rechercher de la nourriture.

Les pluviers siffleurs pondent des œufs aux deux jours et une couvée de quatre œufs prend environ une semaine à pondre. Dès le premier œuf, un mini-exclos est placé sur cet œuf et puisque le processus prend moins de deux minutes, les oiseaux nicheurs ne sont pas effrayés. Le plus gros exclos de prédateurs, qui prend considérablement plus de temps à installer, est placé après la ponte du quatrième œuf, car les oiseaux sont plus motivés à ce point.

Baguage :98 % environ des pluviers siffleurs des Grands Lacs portent une combinaison unique de bagues colorées servant à l’identification individuelle. Cela nous permet de contrôler avec exactitude la fluctuation de la population et de faire le suivi des individus chaque saison. Les oisillons sont bagués par du personnel d’un organisme (Études d’Oiseaux, Environnement Canada et Parcs Ontario) à l’âge de 8 à 12 jours. Grâce à ces bagues, nous pouvons suivre les déplacements des petits de Wasaga Beach après qu’ils aient quitté le nid (c.-à-d., qu’ils ont appris à voler) et qu’ils partent en migration à la fin de la saison. Nous sommes emballés d’apprendre, par exemple, que nos oisillons ont établi de nouveaux sites de nidification partout en Ontario (p. ex., Toronto Island, parc provincial Darlington) et même aux États-Unis (dans le nord de l’État de New York et en Pennsylvanie). Cette propagation signifie que notre programme de rétablissement est une réussite, car beaucoup de ces nouveaux lieux, bien qu’ils soient des sites de reproduction historiques, n’avaient pas vu de pluviers siffleurs depuis au moins 80 à 100 ans.

Réussite du programme :Chaque saison change, mais dans l’ensemble, le programme de rétablissement au parc provincial Wasaga Beach exemplifie la manière dont une équipe communautaire peut collaborer pour sauver une espèce en péril de l’extinction. Impliquant des groupes de tous les secteurs, incluant des organismes sans but lucratif, des organismes gouvernementaux, la ville de Wasaga Beach, les écoles locales et des particuliers dévoués qui font plus de 1 500 heures de bénévolat par saison, le programme de rétablissement du pluvier siffleur s’est avéré un succès.

Brooding Piping Plover chicks; Image Neal Mutiger

 

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